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Baigné par le lac et irrigué par le Thiou qui constitue une artère vitale, le cœur de ville recèle une biodiversité significative qu'il est apparu nécessaire de préserver et valoriser.
Dans cette perspective, la Ville d’Annecy et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) ont conclu différentes conventions de partenariat portant objectifs et mesures à mettre en œuvre au sein des espaces les plus remarquables de la ville. Dans un premier temps des inventaires faunistiques ont été dressés, définissant ainsi un état préalable qui permettra de mesurer l'évolution au fil du temps.
Cette richesse est perceptible pour qui s'attache à affûter son sens de l'observation. Et bien entendu ce sont les oiseaux qui s'offrent le plus facilement au regard. Les vocalises printanières dont ils sont prodigues dès la fin de l'hiver éveillent aussi l'attention.
Un parcours accompli minutieusement (muni de jumelles de préférence) depuis les jardins de l'Europe jusqu'à la Promenade Lachenal est source de belles découvertes (86 espèces ont été recensées dans cette zone).
Sur le lac, le harle bièvre tout d'abord, canard patrimonial nordique qui s'est récemment propagé à partir du bassin lémanique, ultime refuge de l'ère postglaciaire pour cette population méridionale isolée. Il se caractérise par un bec étroit pourvu de dents qui lui permettent de mieux saisir les poissons dont il se nourrit. Il évolue parmi les foulques, cygnes, grèbes et canards colverts plus communs, mais aussi depuis peu nettes rousses, un splendide canard en expansion dont l’aire de distribution atteint désormais notre lac. Des mouettes rieuses l'hiver et quelques goélands leucophées toute l'année animent le rivage.
Côté parc et boisements divers, moineaux domestiques, merles noirs, pinsons des arbres, verdiers d’Europe, mésanges charbonnières, bleues et nonettes dominent le cortège des passereaux arboricoles. Il faudra plus d'attention pour découvrir d'autres espèces plus discrètes : grimpereau des jardins, pic épeiche, grosbec casse-noyaux, sittelle torchepot, roitelets huppé et triple-bandeau, grives musicienne et draine...
A tout moment un épervier peut surgir en quête d’une proie et plus haut, en position dominante sur le château ou la Visitation, le faucon pèlerin scrute parfois les mouvements des pigeons et hirondelles qu’il convoite pour son repas. En piqué ce rapace détient le record animal de vitesse (en moyenne 185 à 200 km/h avec un maximum mesuré de 389 km/h). L’hiver il n’est pas rare d’observer un tichodrome échelette affairé à explorer les fissures des vieux murs afin d’y débusquer larves et insectes. Les grandes façades ont ses faveurs, succédané des parois rocheuses de nos montagnes dans lesquelles il évolue à la belle saison. Ce grimpeur agile mérite pleinement son surnom d’oiseau-papillon, tant il est gracieux lorsqu’il déploie ses larges ailes arrondies vivement colorées.
Le Thiou accueille parfois le cincle plongeur, seul passereau apte à nager et s’immerger pour se nourrir d’invertébrés subaquatiques. Tout ceci n'est pas exhaustif bien sûr, d'autres espaces méritent le détour, à fortiori depuis l'extension géographique de la commune.
Et puis les migrations révèlent quelquefois de belles surprises.
Soyez persévérants, multipliez les visites et n’hésitez-pas à vous rapprocher de la LPO si vous souhaitez approfondir la démarche. Des formations adaptées sont dispensées selon des cycles pluriannuels.
Daniel DUCRUET
Retraité Mairie d’Annecy et Administrateur LPO Haute-Savoie
